Les rizieres de Yuanyang
Il faut croire qu’ici en Chine chaque déplacement se mérite. Entre train de nuit et mini bus, chaque trajet peut devenir une vraie aventure. Aujourd’hui, on avait pour objectifs les immenses rizières de la région du Yuanyang. Il a fallu relier Kunming au village de Duoyishu et pour le coup, on a pas été déçu.
On a pu tester le bus de nuit avec couchette pour la première fois. Comment dire, c’est une sacrée expérience ! Départ prévu à 18h30 pour un trajet de 7h. Les 2 premieres heures sont plutôt rigolotes, on se croirait dans le Magicobus. Après ça se gâte. Il faut dire que pour mes 1m85, me retrouver sur un lit faisant dans les 1m70 et qui plus est incliné à 45° non ergonomique, j’ai très vite déchanté.
L’apothéose fut le moment de l’arrivée vers 01h40 à Xinje, on pouvait « dormir » jusqu’au petit matin dans le bus, sauf que le chauffeur est venu dormir dans le lit d’à côté. Et honnêtement, je pense qu’on tient le vainqueur toutes catégories confondues du plus gros ronfleur ! Bon on en rigole maintenant, mais sur le moment j’avoue qu’avec Eva, on a eu des envies de meutre. Les boules quies étaient totalement inutiles.
Vers 7h du matin, on a pris un mini van direction Duoyishu dans un brouillard épais. Après 45 minutes de trajet, on aperçoit les premières rizières embrumées. On dépose enfin les sacs à la Guesthouse (on laisse passer le troupeau d’abord!)
On part faire une petite randonnée en descendant dans les rizières. Assez difficile de marcher, car on s’enfonce dans la terre / boue mais on en prend plein les yeux. On voit les villageois travailler dans leurs rizières sans se préoccuper de nous, on se sent super bien. On traverse des villages bourrés d’enfants, ça change du reste de la Chine (ou la politique de l’enfant unique laisse des traces). Ici, les femmes sont habillées d’une façon bien particulière, c’est le lieu d’habitation de la communauté Hani.
On passe une superbe soirée autour du feu à la guesthouse en compagnie de 8 français, 6 israëliens et 1 australien. On en profite pour planifier avec eux un réveil matinal afin de voir le lever de soleil. Rendez-vous pris !
Au final, on ne sera que 4 debouts à 6h00. Le spectacle est splendide ! On en profite pour grimper sur le toit d’un immeuble en construction pour avoir un point de vue encore plus beau. On se fait vite alpager par un villageois qui veut qu’on lui paye la vue! On ne va pas accepter mais on redescend quand même.
Plus loin sur le chemin, on voit des touristes qui eux, vont payer, le business fonctionne… Dommage, on a l’impression que dans 10 ans plus personne ne travaillera dans les rizières mais que tout le monde aura une guesthouse, un tuktuk ou vendra des bibelots aux touristes car c’est bien plus rentable.
On décide de louer des vélos pour visiter le coin, jusqu’à 16h car après notre bus de retour nous attend. Le tour initialement prévu devait faire une trentaine de km selon la dame de la guesthouse. Départ à 9h.
Bon ne parlons pas de la douzaine de km qu’on a fait en se trompant de chemin dès le début. Retour à la case départ.
On repart un peu moins motivés mais on va se la faire cette balade! On est en montagne et forcément ça grimpe, ça grimpe !!! Bienvenue dans une étape du tour de France! L’Alpes d’Huez version chinoise. Comme vous l’imaginer avec mon tempérament, j’ai su garder mon calme, je n’ai maudit personne et aucun nom d’oiseaux n’a été prononcé, hyper courtois tout le long !
Faut dire qu’à force de monter, on a eu le droit à une descente d’anthologie, du coup je me suis pris pour un pilote de moto course ! Le décor est sublime, les rizières s’étendent vraiment à l’infini vers la frontière sud de la Chine. On descend, encore et encore! Et dire qu’il va falloir tout remonter.
Bon, au bout de 45 km de vélo on a commencé à flipper pour notre bus et en avoir ras le bol malgré ces paysages magnifiques. La boucle qu’on avait prévu de faire était loin d’être fini d’après le gps. Ah sacrée Belinda, avant de partir elle nous avait même dit « don’t worry you have enough time »
On fera 6 km à l’arrière d’une remorque pour nous rapprocher un peu et surtout ne pas refaire une énième montée. Merci. Le bilan final est pas mal ! 57 km au compteur en montagne.
Nos mollets et cuisses s’en souviennent encore. Faut croire que c’est ça la liberté de voyager !
Malgré toutes ces péripéties, on en a pris pleins les yeux. Et on adoré les villages et les rizieres à perte de vue de cette région à la frontière avec le Vietnam. C’est vraiment un endroit unique qui nous a émerveillé ! On est clairement tombés amoureux de la région.