Dongbaisme de Minorité Naxi
Le Culte de Dongba de l’ethnie minoritaire Naxi
Lijiang est le principal siège pour l’ethnie minoritaire de Naxi, c’est l’unique région autonome de Naxi en Chine. Le Dongba, qui est le prêtre de Naxi ainsi que le master de leurs cultures traditionnelles et littérature, ils sont l’emblème du peuple Naxi. Ces prêtres jouent un rôle important dans la vie quotidienne du peuple Naxi en gardant l’harmonie entre la nature et l’humain. Leurs costumes sont fortement influencé par la religion tibétaine, on peut trouver l’image de leur dieu Bôn qui est également un symbole tibétain qu’on voir souvent sur le drapeau à prière tibétaine.
Le terme Dongba fait référence aux prêtres des Naxi du Sud – ouest de la Chine, qui sont les maîtres de la culture traditionnelle, la littérature et des symboles Dongba.
Les Dongba sont Bon prêtres . Ils jouent un rôle majeur dans Nakhi culture et prêchent l’harmonie entre l’homme et la nature. Leurs costumes montrent une forte influence tibétaine, et des images des dieux Bön peuvent être vus sur leur couvre – chef. Drapeaux de prière tibétains et taoïstes offres peuvent être vus dans leurs rituels.
Les rituels religieux sont également menés par les prêtres pour apaiser les esprits, comme ils étaient censés vivre dans toutes les régions du monde naturel. Le noyau de la religion Dongba est basé sur la croyance que l’homme et la nature sont deux demi-frères nés de deux mères et le même père. Cela crée la vengeance du ciel, qui tombe sur les humains qui utilisent trop de ressources naturelles.
Avant influence tibétaine, il est suggéré que les prêtres Nakhi originaux étaient des femmes llu-bu. À cette époque, des statues ou des images religieuses pourraient être largement vues partout.
Culture Dongba
Un patrimoine profitable et menacé
En langue naxi, Na signifie « grand » ou « noir », et xi, « peuple », « homme », les désignant comme « Peuple noir » ou « Grand peuple », par opposition à « Peuple blanc ». On retrouve cette dichotomie de noms parmi d’autres groupes ethniques du Yunnan, comme les Bai (blancs) ou les Yi (noirs). Les Naxi possèdent leur propre système d’écriture et sont connus dans toute la Chine pour la vieille ville de Lijiang, leurs costumes traditionnels bleu, noir et blanc et leur culture dongba.
La « culture » dongba représente l’essence de la culture naxi : la religion dongba. Cette « culture » est l’appellation laïque que le gouvernement chinois préfère à celle de « religion » pour désigner des pratiques qui furent dans le passé considérées comme des superstitions. Les Dongba 东巴, figures religieuses héréditaires naxi, étaient les seuls porteurs des savoirs traditionnels et sacrés, qu’ils se transmettaient de maître en apprentis. Ils maîtrisaient les danses et les chants qui leur servaient pendant les cérémonies rituelles, et se guidaient grâce aux manuscrits sur lesquels étaient rédigés les classiques rituels dongba. Ces manuscrits couverts de pictogrammes étaient pour les Dongba une aide mnémotechnique pour respecter le bon déroulement du protocole rituel.
À partir de la Révolution Culturelle chinoise (1966-1976), période destructrice dans le domaine culturel, la religion dongba a été classée dans le registre des superstitions (mixin 迷信) et de ce fait, interdit. Beaucoup de Naxi nés dans les années 50-70 ne sont pas familiers avec la culture naxi, pour la bonne raison qu’à l’époque l’étude de la culture dongba était prohibée, les rituels interrompus, et l’éducation, orientée sur le chinois et l’ethnie han. Par conséquent, cette génération a difficilement été en mesure de transmettre à ses enfants les us et coutumes naxi. La majorité des manuscrits naxi, la principale source des traditions, légendes et rituels dongba, ont été brûlés sous la Révolution Culturelle7 . Le patrimoine naxi pâtit aujourd’hui encore des conséquences de ces destructions, qui sont dramatiques tant par la perte des matériaux et que par l’interdiction, pour les Dongba, de transmettre, à l’époque, les traditions dongba à leurs fils.
L’écriture pictographique qui recouvre ces manuscrits dongba est aujourd’hui largement présentée par le gouvernement chinois comme la dernière écriture hiéroglyphique vivante dans le monde. Bien qu’elle soit à l’origine porteuse d’une dimension religieuse, elle est aujourd’hui un instrument culturel en voie de sécularisation à des fins éducatives et touristiques. C’est à travers cette culture dongba que la culture naxi est aujourd’hui dévoilée aux visiteurs, au gré des pictogrammes dessinés, gravés, tissés, peints sur les murs, souvenirs touristiques, amulettes en bois et dans des méthodes express d’écriture dongba vendues aux innombrables touristes de passage à Lijiang. L’écriture est ainsi mise en avant dans une volonté politique de « minimis[er] l’aspect religieux afin de permettre une présentation autorisée et plus valorisante » de la culture naxi. Le tourisme est devenu la principale source de revenus à Lijiang, entraînant une irrépressible commercialisation de l’image et de la culture des Naxi, parfois quitte à en remanier certains traits, comme les costumes traditionnels et l’usage des pictogrammes dongba.
En conséquence des répercussions de la Révolution Culturelle et du risque actuel engendré par le tourisme, on accorde à la sauvegarde de la culture naxi une attention toute particulière. C’est d’autant plus vrai que les maîtres dongba vieillissent et sont de moins en moins nombreux, que les manuscrits souffrent des ravages du temps, et que les spécificités culturelles tendent à être fondues dans l’unité nationale chinoise moderne.
Les mesures en faveur de la sauvegarde de la culture naxi s’inscrivent aujourd’hui dans l’organisation de la transmission de la culture dongba aux jeunes générations par l’éducation, ainsi que dans la protection du patrimoine culturel matériel et immatériel naxi de Lijiang.
Écoles Dongba
Avec la fin de la Révolution Culturelle, l’établissement des réformes économiques de Deng Xiaoping dès 1978 et l’Ouverture de la Chine qui a suivi, la transmission culturelle prend un nouvel élan. Dès les années 1990, des cérémonies rituelles sont réintroduites dans certains villages naxi. À la même période, le gouvernement cherche à promouvoir la culture locale et autorise les écoles à consacrer un quart de leurs programmes d’études à la culture locale.
Depuis les années 1990, des écoles d’apprentissage de la culture dongba ont été fondées dans la région de Lijiang.
D’autres écoles dongba et groupes de formation ont également vu le jour dans des villages naxi et permettent aux jeunes de recevoir une éducation culturelle. Si la plupart de ces écoles permettent aux enfants et étudiants naxi d’apprendre l’écriture, les danses, la peinture et le chant dongba, l’une d’elles, l’École de Transmission de la Culture Dongba du village de Xinzhu (新主东巴文化传承学校) se distingue en ne formant que de futurs maîtres Dongba. Fondée en 2007, cette école permet aux jeunes hommes naxi d’apprendre la fonction de Dongba au sein d’un programme de formation officiel autorisé en 2010 par le Centre du Patrimoine Culturel Immatériel de Lijiang (丽江非遗产保护中心). Il est intéressant de constater que l’école œuvre à la préservation de la culture naxi tout en rompant avec le mode traditionnel de transmission des arts dongba ; la connaissance de l’écriture et des pratiques dongba était autrefois strictement détenue par les maîtres Dongba qui la transmettaient à leurs fils. Le nouveau mode de transmission, au sein d’une école, s’est substitué au legs héréditaire.